L'Impossible voyage

Présentation







L'Impossible voyage
Livre de 17 billets sérigraphiés, 15 cm x7 cm
Série limitée, sérigraphié à Montréal, aout 2011
20 exemplaires


Ce qu’il reste de nous
Ce que ces 17 billets sérigraphiés racontent, c'est un voyage impossible, car révolu : l'histoire d'une rupture. Ils imitent la forme des étiquettes que les compagnies de voyage accrochent sur les bagages des voyageurs.  Ces étiquettes sont souvent tout ce qu’il reste d’un voyage. Traces qui résistent au temps, aux voyages ultérieurs, pour témoigner parfois des années plus tard de l'existence d'une expérience passée.

Ces étiquettes qu’on accroche sur la poignée du sac pour l’identifier, pour être moins soucieux du voyage qu’il fera une fois qu’on l’aura confié au bagagiste, sont ce qu'il reste, donc. À partir de photgraphies et de textes déposés sur le blog de Louise-Anar, j'ai reconstruit mon propre récit, récit de moments perdus, impossibles à revivre à l'identique. Comme le voyage géographique, le voyage amoureux, s'il peut se multiplier, ne se vit jamais deux fois de la même façon.

L'obsession de la trace, qui m'habite, va probablement de paire avec la mobilité. À force de se déplacer, d'un lieu l'autre, il faut annoter, étiqueter toujours plus les événements vécus, laisser une marque à partir de laquelle la mémoire pourra se dérouler, à défaut des lieux fixes d'antan (greniers des grands-parents, place de l'église, maison familiale...).

Les billets, reliés et numérotés, sont disponibles en pochette. Mais on peut aussi les trouver égarés dans les gares à montréal, car ils veulent créer une interaction entre le passant et l'espace; interpeler le voyageur, lui parler autrement que ne le font les détenteurs officiels de la parole dans les lieux de transit.

Une intervention urbaine

L’impossible voyage est aussi une intervention réalisée dans les lieux de transit à Montréal. Je dissémine des exemplaires dans les gares, aéroports et autres lieux de circulation, là où la parole écrite se résume le plus souvent à des informations pratiques ou à des interdictions. Panneaux de signalisation, tableaux d'affichage des horaires, directions, interdictions de fumer, d'entrer...
Entre ces discours fonctionnels et normalisants se déroulent pourtant d’autres histoires, anonymes, éphémères. Elles se tissent entre les voyageurs, qui se quittent, se dévisagent, s’évitent ; entre les voyageurs et les espaces qu’ils habitent, retrouvent, élisent ; entre ces territoires réels et leur imaginaire nourri des romans qu’ils dévorent pour se détourner de l’attente, pour ne pas prêter d'attention aux indicibles changements qui s’opèrent dans l’immobilité de l’attente.

L’impossible voyage pourrait être une de ces histoires.
Vous pouvez trouver le fanzine sur Etsy ou chez Monastiraki.